Je décline le récit du réchauffement climatique sur trois axes: la réalité, l’espoir et le rêve. La narration sera parfois linéaire, parfois en étoile, à la façon des récits mythologiques et des grandes séries du cinéma américain.

La réalité. Allégorie du réchauffement climatique, des voitures en feu tombent du ciel, entrainant une catastrophe écologique irréversible. Les humains regardent cette pluie de feu depuis leurs grottes. Ils se sentent protégés, mais ils savent que cette protection est fragile. Puis, les paysages changent, et les humains contemplent avec tristesse les incendies et la désolation. La peinture évolue avec la narration, depuis une facture pré-industrielle vers une façon moderne.

L’espoir. Les humains portent l’espérance d’une intervention puissante et magique. A travers le monde, on rapporte ces apparitions étonnantes : trois enfants en habits anciens discutent sur des rochers en surplomb de la mer. Ils portent d’étranges lanternes lumineuses. Peut-être viennent-ils nous sauver? On rapportera qu’avec leurs lanternes ils créent des nuages ou qu’ils présentent leurs adieux aux espèces disparues. Un journaliste les appellera les proto-kids, et le terme sera repris par tous. Des foules se presseront au bord de la mer pour les voir, toujours sans succès. Leurs apparitions resteront imprévisibles et impossibles à photographier.

Le rêve. Les humains traversent le même désastre, ils partageront le même rêve. : celui d’être des chats, d’être mi-chats mi-humains, ou d’être accompagnés de chats, espèce cruelle et parasite, comme eux. Les rêves vont d’abord s’attarder sur l’abondance, sur des jeux agréables entre humains et chats, en suspension dans l’air, dans une forme de nostalgie. Ces rêves vont parfois se mêler avec l’espoir, symbolisé par les lanternes portées par les proto-kids. Puis, à mesure que la nature se transforme et devient plus agressive, les rêves évolueront vers l’angoisse du manque et du vide ou encore vers la crainte d’un retournement cauchemardesque des chats contre les humains, en miroir de notre suicide écologique.